Deux vues du Prieuré de Gournay en 1753
Deux vues du Prieuré de Gournay-sur-Marne par le Marquis d’Argenson
RENÉ-LOUIS DE VOYER DE PAULMY MARQUIS D’ARGENSON[1] (1694-†1757) était contemporain de Louis XV. Il était dessinateur topographe à ses temps libres mais c’était un homme d’état, un écrivain et un penseur.
C’était un des fils du Marquis d’Argenson, lieutenant général de police de Louis XIV qui fut plus tard Président du conseil des finances puis Garde des Sceaux du Régent Philippe d’Orléans.
René-Louis de Voyer de Paulmy Marquis d’Argenson était conseiller d’état, il devint ambassadeur, puis secrétaire d’état aux Affaires Étrangères de Louis XV de 1744 à 1747, il fut ensuite membre de l’Académie des inscriptions et belles lettres. Son jeune frère le comte d’Argenson fut Ministre de la Guerre de Louis XV.
Le Marquis réalisa ces deux vues du Prieuré de Gournay en 1753 à l’époque où l’Abbé Pierre-Joseph Alary, (1689-†1770) en était le Prieur Commendataire et y séjournait souvent. L’abbé était également membre de l’Académie Française. L’ancien précepteur de Louis XV s’était fait un spécialiste de géopolitique pendant la Régence. Alary, homme d’influence, avait créé le club de l’Entresol[2] où se tenaient entre 1724 et 1731 des discussions de sciences politiques. Le Marquis d’Argenson a fréquenté le club de l’Entresol.
Le topographe amateur et le maitre de céans du Prieuré avaient donc des points communs et biens des affinités qui justifient l’existence de ces dessins
Prieur Pierre-joseph Alary
René Louis Marquis d’Argenson
Le recueil de vues du Marquis nous permet d’observer deux étapes de travail du dessinateur topographe dans l’exemple du Prieuré de Gournay-sur-Marne à l’été 1753. On peut légitimement penser que la dernière version tient compte des souhaits exprimés par l’Abbé Alary.
Le célèbre topographe a commencé sur le terrain (depuis la rive droite de la Marne côté Chelles) à dessiner le croquis à la plume sur son petit cahier à dessin assez étroit.
Feuillet n° 74V source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55013079z/f158.item#
De retour à Paris le Marquis d’Argenson dessinait lui-même ou faisait dessiner par un assistant un lavis[3] à l’encre de Chine dans lequel il remettait de l’ordre dans les lignes de perspectives.
Dans ce cas précis il remania le premier plan en dessinant à la place du jardin à la française un grand bassin, un étang ou un espace en creux inondable entouré d’un saut de loup
Il ajoutait des personnages évoluant dans le premier plan pour animer son dessin.
Feuillet 69R Source https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55013079z/f147.item
Source Bibliothèque nationale de France. Bibliothèque de l’Arsenal. Ms-6164
« OEuvre topografique de M. le marquis d’Argenson, lavé à l’encre de la Chine, d’après ses desseins. — Autres vues dessinées par le mesme »] recueil de vues
Auteur : Argenson, René-Louis de Voyer (1694-1757 ; marquis d’). Dessinateur
Contributeur : Argenson, René-Louis de Voyer (1694-1757 ; marquis d’). Ancien possesseur
Contributeur : Paulmy, Antoine-René de Voyer d’Argenson marquis de (1722-1787). Ancien possesseur
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Notice historique et généalogique sur la maison Voyer de Paulmy, marquis d’Argenson | Gallica
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5525483z ↑
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du nom de l’entresol de l’Hôtel du président Hénault, 7, place Vendôme où se tenait le club à l’anglaise. ↑
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selon https://www.superart.com/cours/aquarelle/lavis.asp Un lavis, dont le nom à la même éthymologie que laver est tout simplement l’utilisation d’une seule couleur plus ou moins diluée à l’eau. On obtient ainsi un monochrome qui permet de réaliser le modelé et les ombres. On réalise des lavis essentiellement à l’aquarelle et à l’encre.
L’encre la plus adaptée et la plus belle pour le lavis est l’encre de chine en bâtons que l’on prépare soit même sur une pierre à encrer. Le lavis sert essentiellement à poser les valeurs d’un dessin. ↑