En 1837 Gournay-sur-Marne était une sacrée vacherie…. pour la Société Nationale de Vaccine contre la petite vérole.
En 1837 Gournay-sur-Marne était une sacrée vacherie…. pour la Société Nationale de Vaccine contre la petite vérole.
Cliché vers 1900 dans les prés de Gournay-sur-Marne
Production expérimentale de vaccins contre la variole à la vacherie de Gournay-sur-Marne dès 1837
En 1837, la culture du « cow-pox » sur les pis des vaches était une solution innovante pour assurer au vaccin une efficacité maximale. Cette technique finira par être reconnue.
Ce n’était pas une vacherie, cette ferme de Gournay-sur-Marne méritait bien avant l’heure le nom de ferme expérimentale.
Le contexte [1] : Les débuts de la diffusion de la vaccine en France (1800-1850) – Académie nationale de médecine
Premier facteur de mortalité au dix-huitième siècle, la variole tuait, chaque année, 50 000 à 80 000 personnes en France, 25 000 à 30 000 en Angleterre. En 1796, Edward Jenner découvrait les fabuleuses propriétés de ce cowpox qui, transplanté de la vache à l’homme, immunisait contre le fléau. Entre 1800 et 1850, quelques centaines de vaccinateurs ont participé à une croisade sans précédent contre la variole sillonnant les campagnes, de village en village, de chaumière en chaumière, luttant contre la routine, et, parfois, contre l’hostilité des maires ou des curés. De surcroît, il n’était pas rare que le cowpox vînt à manquer ou perdît de sa virulence. Malgré tout, leurs efforts ont été couronnés de succès : au dixneuvième siècle, la mortalité variolique s’effondre de 90 %….
….La médecine était, comme aujourd’hui, complètement désarmée une fois la petite vérole déclarée. Mais depuis longtemps existait dans les campagnes un procédé empirique d’immunisation : l’inoculation variolique ou variolisation. Il s’agissait de prélever dans la pustule d’un variolé un peu de pus et de l’inoculer à un enfant sain….
…. Quant au vaccin, il se dépouille de sa virulence en transitant de bras à bras. Au fil de ses pérégrinations, il s’est en effet enrichi d’éléments exogènes qui en diminuent l’efficacité. D’où la nécessité de recourir au cowpox originel. Celui-ci n’apparaît malheureusement au pis de la vache que de façon éphémère et rare. A partir de 1836, on parvient quelquefois à le dépister, à l’utiliser, mais, faute de pouvoir entretenir la nouvelle souche, celle-ci finit tôt ou tard par se mélanger avec l’ancienne à la faveur de la technique de bras à bras…
… Or, depuis 1840, des médecins napolitains cultivent le cowpox sur génisse…