L’agriculture à Gournay pendant l’occupation allemande de juin 1940 à août 1944
La ferme agronomique de Gournay a fermé officiellement en 1934. En 1940 encore peu de pavillons et de villas ont été terminés. La vue aérienne de reconnaissance de l’U.S. Army montre que beaucoup de terrains sont à l’abandon. Le territoire ressemble à une jachère coupée dans tous les sens par les voies tracées et progressivement réalisées pour le lotisseur du Domaine de Gournay . Seuls des moutons ont été autorisés à s’en occuper.

Photo aérienne de reconnaissance de l’US Army en juin 1944 (Archives 93).
Après la capitulation de juin 1940, la moitié des résidents de Gournay étaient absents. Il aurait cependant été possible de relancer à grande échelle des cultures maraichères s’il y avait eu des jardiniers. Mais beaucoup des hommes actifs étaient prisonniers, les autres cherchaient des emplois moins précaires en entreprise ou dans l’administration pour éviter le travail obligatoire.
Des gournaysiennes prennent alors l’initiative de se procurer des vaches laitières et des chèvres qui vont être placées dans des garages et des abris de jardin, à l’abri des regards. Chaque maison qui n’a pas encore ses volailles et ses clapiers s’équipe.
Mais le commerce et la distribution d’aliments pour animaux est l’objet d’une important marché noir souvent tenu ou protégé par des collaborateurs.
À la ferme de Gournay, dont l’occupant n’a pas voulu pour loger ses soldats, assez vite plusieurs vaches occupèrent les locaux inoccupés encore debout comme l’écurie mitoyenne du logis du fermier. Au moins une cinquantaine de litres de lait frais cru était vendue tous les jours de la semaine.
Dans les propriétés des résidents secondaires, désertées depuis l’exode, les allemands étaient soucieux que l’on s’occupe des potagers et des vergers afin que rien ne soit perdu, pour éviter la disette, le pillage, voire le marché clandestin.
La Kommandantur d’Enghein les Bains dont dépendait Gournay-sur-Marne a lancé par affichage l’ordre qui suit à la population : l’appel des allemands au bon esprit de la population aurait pu faire sourire si la situation n’avait été si difficile pour les gournaysiens, car Gournay était souvent enclavée faute de pont ou à cause des crues ce qui rendait le ravitaillement difficile souvent sur plusieurs semaines

Partout il fallut se débrouiller pour trouver des légumes, des fruits.
À l’époque le Domaine de Gournay Champs n’est encore loti qu’à trente-cinq pour cent, des parcelles libres vont constituer des espaces pour des plantations par les plus débrouillards, les anciens potagers sont remis en route.
Ainsi Mme Brandon qui commercialisait le Domaine de Gournay pour la Société Bernheim Frères et Fils a reçu l’autorisation d’Edmond Bernheim de laisser faire des plantations et des semailles diverses sur des parcelles libres.
C’est le cas notamment à l’emplacement actuel du Carrefour de Champs -sur-Marne où il y avait des sources pour arroser les plantations.
Elle en a fait profiter de nombreux habitants du voisinage.
