Le making-of du film sur l’histoire agricole de Gournay sur Marne
L’histoire du film retraçant l’histoire agricole de Gournay débute… 15 jours avant le début de l’exposition.

C’est en lisant un article sur un nouveau moteur de rendu d’Intelligence Artificielle que l’idée a commencé à faire son chemin. L’article expliquait qu’il était possible de créer facilement une séquence vidéo à partir d’une photo.
Fidèle à ma doctrine, ne voulant pas nourrir le modèle d’apprentissage de l’IA avec des visages de personnes réelles vivantes, j’ai testé avec une vieille carte postale d’un aïeul de ma femme (Fig.1). Il aurait beau se retourner dans sa tombe, cent ans après il y a prescription…
Qu’elle ne fût pas ma surprise quand quelques secondes plus tard, cet ancêtre photographié lors de la première guerre mondiale, mitraillette à la main, prit vie.
Les idées fusèrent dans ma tête. La première fut d’animer d’anciennes cartes postales de la ferme de Gournay, pour les diffuser lors de l’exposition. Ma femme étant déjà membre de l’association a joué le rôle d’entremetteuse. C’est elle qui réalise notamment les affiches des expositions des deux dernières années.
Mais c’est en recherchant d’anciennes cartes que je tombe sur le résumé de l’exposition à venir, rédigé par Claude Schwartz. Au fil des siècles et de manière chronologique, les faits sont énoncés ; l’histoire agricole de Gournay est contée.
C’est alors que le processus de création évolue : « et si on illustrait ce résumé à l’aide d’anciennes images pour raconter l’histoire agricole et l’histoire de la ferme de Gournay ».
Après l’aval de Claude Schwartz et Alain Barthelmay, ils me donnent carte blanche.
Un texte…

La première étape est donc de retravailler le texte du résumé pour le transformer en une narration audible, une narration ressemblant à une voix off de documentaire.
Je remercie d’ailleurs Claude pour son aide lors de la relecture et l’ajout de détails qui renforcent l’immersion du spectateur.
Une fois le texte terminé, celui-ci a été découpé en plusieurs séquences, et l’ajout d’effets sonores permettra de casser le ton monotone de la voix (Fig.2).
Une voix off…

Encore fallait-il trouver un narrateur. Après plusieurs tests et essais, j’ai trouvé une IA permettant de faire du « text-to-speech » gratuitement et avec un rendu incroyable. Avec les bonnes indications du type « lecture à haute voix avec une voix grave mais chaleureuse dans le style d’un documentaire historique », les voix générées étaient proches de la perfection. C’est d’ailleurs celles que vous entendez dans le documentaire.
Des images…
Ces différentes séquences de voix off seront donc ma trame conductrice pour la mise en image du documentaire.
S’en suit un peu de recherche documentaire, d’images, de cartes, …
L’IA impose, pour le moment, deux contraintes.
La première c’est une cadence de 10 ou 15 images par seconde, contrairement au 25 images seconde habituel. Pour l’animation d’anciennes cartes postales ce n’est pas gênant, ça renforce même le côté cinéma d’antan.
La seconde limitation est la génération de vidéo d’une durée de 6 secondes uniquement. Parfait pour une animation de carte postale mais trop peu pour une séquence plus longue.
J’ai donc dû ruser de la sorte : la toute dernière image de la séquence est enregistrée en tant qu’image et deviendra mon point d’entrée pour la séquence suivante (Fig.4).

De la sorte, j’ai pu assembler plusieurs vidéos de 6 secondes pour créer des séquences plus longues.
Plusieurs tentatives étaient parfois nécessaires pour obtenir une séquence correcte, l’IA générant parfois des artefacts ou des situations bizarres. Une chose est sûre, les indications les plus simples généraient les meilleurs résultats.
D’ailleurs permettez-moi de revenir sur deux « bizarreries » volontairement laissées dans la vidéo.
A 2’01 quand la carte s’étend, vous pouvez voir que l’IA a pris la liberté d’ajouter « AI » à la fin de « Prieure », surement en voulant faire référence à « Gournai » écrit plus haut (Fig.5).
A 6’08, vous pouvez observer un cheval monter les escaliers (Fig.6).


Un montage…

Pour raconter une histoire, il a fallu assembler toutes ces séquences de 6 secondes en procédant à un montage vidéo. Pas grand-chose à dire ici, si ce n’est que le montage final comporte 142 éléments, aussi bien des vidéos, images, effets sonores, musiques, … (Fig.7)
La diffusion du film a été réalisée lors de l’exposition du 14-15-16 novembre avec le succès qu’on lui connait. Une première réussie qui appelle d’autres futures réalisations….
L’utilisation de l’IA engendre bien des questions philosophiques et sociétales. Forcément qu’en utilisant l’IA pour générer les vidéos ou les voix je me suis questionné sur les métiers impactés par l’IA.
Mais il faut mettre ça en perspective avec le fait qu’au sein d’une petite association, nous n’aurions jamais pu réaliser ça sans l’aide de l’IA. Comme bien souvent, tout est une question de nuance et de parcimonie

25 novembre 2025 @ 16h03
Vraiment bluffant ce film animé composé de cartes postales anciennes inanimées. Bravo, c’est une réussite. A condition que ce soit des personnes qui connaissent leur sujet et apportent des informations vérifiées. Ce qui est le cas ici. Un plaisir de regarder ce document. Merci.
28 novembre 2025 @ 10h28
Merci amitiés Hervé