Retour sur l’expo 2025 : l’histoire agricole de Gournay.
Compte rendu de l’exposition 2025 de la Sté Historique
Comme promis aux adhérents de la Sté Historique de Noisy Gournay Champs, le film d’animation de 8’47 présenté lors de l’exposition 2025 sur le thème de l’ histoire agricole de Gournay sera visible sur www.gournay-historique.fr grâce à un lien de téléchargement youtube. Nous félicitons son réalisateur Arnaud Bosquet, nouveau membre de l’association, dûment parrainé par Marion Souvestre.

Au XIème siècle, Guy II dit le Rouge, Comte de Montlhéry et seigneur de Gournay, à la tête d’un bastion sur l’île de Baubigny protégeant le pont de Gournay, fit très pieusement don de ses meilleures terres agricoles et bois de Gournay et de Champs à un couvent de moines créé à ses frais. Le paysage de Gournay changea, les bénédictins du Prieuré fixèrent des règles de culture et d’élevage. Bénéficiant de partout de nombreuses donations de terres, le Prieuré N.D. de Gournay fut rapidement, un des plus riches de la Brie.
Mais l’histoire de Gournay est aussi faite d’invasions, de pillages, de catastrophes climatiques, de guerres féodales, de guerres de religions, de frondes, d’endémies, peu propice aux cultures.
Peinant à recruter des moines après la Réforme, le Prieur de Gournay renonça et du louer ses biens à quelques laboureurs. Puis au XVIIIème siècle, le Prieuré commença à céder ses terres aux spéculateurs les plus offrants.
En 1777, les terres agricoles de Gournay et de Champs appartenaient au riche armateur MICHEL de THARON de la Compagnie des Indes, y compris la grande ferme de Gournay. C’était l’époque de la « révolution agricole » et les nouvelles stratégies de culture étaient à la fois très rationnelles et très impopulaires. À l’époque de la Terreur révolutionnaire, les grands propriétaires comme la Marquise de Marbeuf qui en avait hérité furent guillotinés et ses biens tels que le Château Rouge et la Ferme furent vendus en 1793 comme l’avaient été les biens ecclésiastiques (le Prieuré) en 1791.
Au début du XIXème siècle, NAST, industriel porcelainier, nouveau châtelain de Gournay avait récupéré presque toutes les terres du Prieuré et de la grande ferme de Gournay qu’il mit en fermage pour les cultures traditionnelles, possédant en outre un gros troupeau d’ovins pour la laine dont les NAST faisaient le lavage en Marne à Gournay et le négoce.
En 1900 le châtelain décida de reprendre en main la gestion de la ferme à l’heure exigeante de la mécanisation agricole. Il engagea en 1904 Jules E. LUCAS, un jeune ingénieur agronome qui transforma la ferme. Après quelques travaux et le doublement soigneusement choisi du cheptel laitier et l’élimination des moutons, la ferme de Gournay devint un élevage laitier faisant référence au plan national. L’électrification arrivée à Gournay ouvrait de nouvelles possibilités pour la production de froid et la réfrigération du lait cru frais vendu au détail avec profit jusque dans l’ouest parisien.
En 1924 les héritiers Nast vendirent en bloc tous leurs biens de Gournay et Champs à BERNHEIM un lotisseur qui allait réaliser sur les anciennes terres agricoles de la Ferme le « Domaine de Gournay » constitué d’environ 2500 lots à construire (environ 1500 à Gournay et environ 1000 à Champs).
En 1926, eut lieu la dernière Exposition Agricole de Gournay, sorte de journée Porte Ouverte à la ferme agronomique dirigée par Jules E. Lucas qui était devenu une personnalité très importante du monde agricole. Les effectifs restèrent d’une trentaine de personnes jusqu’à la cessation d’activité en 1934.
Les bâtiments et les cours de la ferme laissèrent place à des pavillons dans les années 60 et à des petits immeubles collectifs au début du 21ème siècle.
Ne restent de la ferme que ses souvenirs à cultiver.
Voici le lien vers youtube.fr pour visionner le film d’Arnaud Bosquet.
