Henri Jules Guérin, fusillé par les allemands à Gournay le 26 juin 1940
Henri Jules GUERIN (1891-1940) véritable héros, injustement méconnu de la Résistance fusillé à Gournay-sur-Marne le 26 juin 1940.
Né le 27 février 1891 à Coutances dans la Manche, son livret de matricule de marin au centre de recrutement de Saint-Lô indique qu’il fut marin torpilleur pendant la première guerre. Par la suite il s’engagea et se réengagea dans la Légion Étrangère comme sous-officier. Civil, il était domicilié à Itteville (Essonne) en 1937 et n’avait alors aucun lien avec Gournay-sur-Marne.
L’homme très courageux avait peut-être entendu les appels à la résistance des 18 et 19 juin 1940 du Général DE GAULLE. Henri Jules Guérin n’était plus militaire de carrière depuis quelques années quand il devint franc-tireur isolé en résistance contre l’ennemi, le 20 juin 1940.
L’ancien sous-officier, peut-être ouvrier à l’époque, âgé de 49 ans, avait saboté des lignes téléphoniques militaires en zone occupée, deux jours avant la signature de l’armistice de Rethondes. Il fut appréhendé et jugé, comme civil ayant commis un sabotage, par un tribunal militaire allemand qui le condamna à mort le jour même de la signature de l’armistice, le 22 juin. Il fit une demande de grâce ce qui lui laissa un répit de quelques jours. L’unité allemande qui le détenait vint cantonner à Gournay-sur-Marne. Sa grâce ayant été refusée, il y fut fusillé le 26 juin 1940. L’abbé FULBERT, curé de Gournay, l’aida à écrire à ses parents, lui donna les derniers sacrements et l’enterra le lendemain, 27 juin 1940.
La tombe d’Henri Guérin avec la plaque – hommage des FFI. Grenade emblème de la Légion Étrangère
Henri Jules GUERIN figure depuis 1945 sur la plaque de marbre du monument aux morts de Gournay-sur-Marne catégorie « Morts pour la France 39-45 » et sur la plaque collective du cimetière ancien où il repose. Le 16 septembre 1944, le nom d’Henri GUERIN a été donné à la rue Montapeine.
Ce fut le seul fusillé[1] à Gournay-sur-Marne stricto-sensu, pendant 1939-1944. Certains partis se l’approprièrent. Les anciens combattants F.F.I. de Gournay qui ne le connurent évidemment pas, l’adoptèrent sans hésiter comme l’un des leurs dans le souvenir.
Au cimetière de Regnéville-sur-Mer, Manche, un sarcophage, dalle inclinée, comprend une plaque à la mémoire d’Henri GUERIN avec la mention « fusillé par les allemands à Gournay-sur-Marne, le 26 juin 1940« .
En revanche la République Française n’a pas encore déclaré Henri Jules Guérin « Mort pour la France », probablement dans l’attente d’une requête d’un parent ou d’un élu local.
Cet article est extrait de l’ouvrage
LES RESISTANTS ET LA RESISTANCE A GOURNAY-SUR-MARNE
de Alain Barthelmay et Claude Antoine Schwartz
publié par la Société Historique SHNGC en avril 2025
en vente au prix de 20 euros au Tabac-Presse de l’Église à Gournay-sur-Marne
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Trois Gournaysiens furent fusillés en 1939-1945 : Paul Jean BOURSON, civil tué à Villevêque en Maine et Loire, le 05.08.1944, Maurice GUILBERT et Gabriel VERDIER, FFI, fusillés le 16.08.1944 au Bois de Boulogne. ↑
