Henri Jules GUÉRIN (1891-†1944) résistant trop ignoré, fusillé à Gournay
Henri Jules GUERIN (1891-1940) véritable héros de la Résistance, injustement méconnu de la nation.
Bientôt le 85ème anniversaire de son sacrifice à Gournay-sur-Marne
Adaptation de la page 73 du livre « Les résistants et la Résistance à Gournay » (en vente au Tabac-Presse de l’église).
Né le 27 février 1891 à Coutances dans la Manche, son livret de matricule de marin au centre de recrutement de Saint-Lô indique qu’il fut marin torpilleur pendant la première guerre. Par la suite il s’engagea et se réengagea dans la Légion Étrangère comme sous-officier. Civil, il était domicilié à Itteville (Essonne) en 1937 et n’avait alors aucun lien avec Gournay-sur-Marne.
Grenade emblème de la Légion Étrangère
L’homme très courageux avait peut-être entendu les appels à la résistance des 18 et 19 juin 1940 du Général DE GAULLE. Henri Jules Guérin n’était plus militaire de carrière depuis quelques années quand il fut pris par l’ennemi, civil, franc-tireur isolé en résistance contre l’ennemi, le 20 juin 1940.
L’ancien sous-officier, peut-être ouvrier à l’époque, âgé de 49 ans, avait saboté des lignes téléphoniques militaires en zone conquise par l’ennemi, deux jours avant la signature de l’armistice de Rethondes.
Il fut appréhendé et jugé, comme civil ayant commis un sabotage, par un tribunal militaire allemand qui le condamna à mort le jour même de la signature de l’armistice, le 22 juin. Il fit une demande de grâce ce qui lui laissa un répit de quelques jours. L’unité allemande qui le détenait vint cantonner à Gournay-sur-Marne.
Sa grâce ayant été refusée, il fut fusillé à Gournay-sur-Marne, le 26 juin 1940. L’abbé Jacques FULBERT, curé de Gournay, l’aida à écrire à ses parents, lui donna les derniers sacrements et l’enterra le lendemain, 27 juin 1940.
La tombe d’Henri Guérin, cimetière ancien de Gournay,
avec la plaque du souvenir des FFI.
Henri Jules GUERIN figure depuis 1945 sur la plaque de marbre du monument aux morts de Gournay-sur-Marne, catégorie « Morts pour la France 39-45 » et sur la plaque collective du cimetière ancien où il repose.
Le 16 septembre 1944, le nom d’Henri GUERIN a été donné à la rue Montapeine par la Délégation Municipale Spéciale constituée de résistants locaux.
Ce fut le seul fusillé[1] à Gournay-sur-Marne, pendant 1939-1944. Dès 1944, le Parti fut tenté de se l’approprier, la famille l’a peut-être mal pris.
Les anciens F.F.I. de Gournay qui ne le connurent évidemment pas, l’adoptèrent sans hésiter comme l’un des leurs dans les hommages et dans le souvenir par le dépôt d’une plaque.
Au cimetière de Regnéville-sur-Mer, Manche, la tombe de son frère Charles GUÉRIN (1895-1965) et de sa soeur Julienne GUÉRIN (1893-1985) comprend une plaque à la mémoire d’Henri GUERIN avec la mention « fusillé par les allemands à Gournay-sur-Marne, le 26 juin 1940« .
Cliché pris à Regnéville-sur-Mer et relevé par B. Manin pour geneanet.org
En revanche la République Française n’a pas encore déclaré officiellement Henri Jules Guérin « Mort pour la France ».
La République attend peut-être la requête d’un parent ou d’un élu de Gournay-sur-Marne où il est mort ou de Regnéville-sur-Mer où ont vécu ses proches ou de Coutances où il est né.
En attendant son nom ne figure sur aucun site officiel du souvenir.
https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
Il n’a reçu aucune distinction militaire ou civile.
-
Trois Gournaysiens furent fusillés en 1939-1945 : Paul Jean BOURSON, civil tué à Villevêque en Maine et Loire, le 05.08.1944, Maurice GUILBERT et Gabriel VERDIER, FFI, fusillés le 16.08.1944 au Bois de Boulogne. ↑